• Contes bressans patois

    Les Contes de Panurge, de Jacques Roy
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    Jacques Roy, l'auteur de ces contes, est né le 13 mars 1870, à Sagy, et est décédé en 1954. Il a mené une vie simple dans sa Bresse natale, dans sa ferme à la Buchaillère. "Les contes de Panurge", en patois bressan ou en français, sont parfois des histoires vieilles comme le monde, que les anciens aimaient à se raconter, avec un talent sans pareil, au cours de veillées autour de la cheminées. Jacques Roy a eut la bonne idée de les écrire, chaque semaine, depuis les années 20, dans l'Indépendant du Louhannais, alors imprimé à Louhans, et ce pendant des années. En 1949, un recueil de ces contes a été publié, à l'imprimerie Jules Faisy à Louhans. En 2004, l'Écomusée de la Bresse bourguignonne a procédé à une réédition de l'ouvrage. Ces histoires, toujours croquantes, souvent drôles, sont faites du parlé vrai des gens de la campange d'autrefois. Tantôt elles moquent les bourgeois, les suffisants, elles nous amusent, ou souvent se terminent par une morale simple et juste.

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    Le thieuré que mangive des mourons
    Le curé qui mangeat des mûres
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    Y ave on coup on thieuré du Miroi que s'en allève, monté sur ën âne, porter le bon dieu à on malade.
    Ce malade n'étant pas en danger immédiat de mort, le thieuré, en allant, s'émusève à mangi des mourons tout le long de son chemin.
    Errevé à n'endret qu'on épalève "es Tepins", i vut on grand bochon rempli de vuilles éronges toutes neires de mourons à lieu crochot.
    - Ah ! Les beaux mourons, qu'i se diève, i'est dommage de les laissi pâdre !
    Il erréti le bouricot po les contempler, pus i montit tout debout dessus pour étraper les pieux hiauts.
    I mangive des mourons, i s'en régalève, quand, tout por on coup i se prit à dire tout fôat :
    - Tout de même, si thiéquon vegnève à creier hue, je cheudros bien le nez dans les épenes.
    Entadant hue, l'âne que les mouches trémentévint, docile c'men tout, se déparchit de décamper...
    Ap, ma foi oui, Mossieur le thieuré chut, ave le bon dieu, le nez das les éronges !

    Il y avait une fois un curé du Miroir (nd : village entre Louhans et Cuiseaux) qui s'en allait sur un âne, porter le bon dieu à un malade.
    Ce malade n'étant pas en danger immédiat de mort, le curé, en allant, s'amusait à manger des mûres tout le long du chemin.
    Arriver à un endroit qu'on appelait "Les Tepins", il vit un grand buisson rempli de vieilles ronces toutes noires de mûres à ses crochets.
    - Ah ! Les belles mûres, se dit il, c'est dommage de les laisser s'abimer.
    Il arrêta le bouricot pour les contempler, puis, il monta tout debout dessus pour attraper les plus hautes.
    Il mangeait des mûres, il s'en régalait, quand, tout par un coup, il se prit à dire tout fort :
    - Tout de même, si quelqu'un venait à crier "hue", je tomberais bien le nez dans les épines.
    Entendant "hue", l'âne, que les mouches tourmentaient, docile comme tout, se dépêcha de décamper...
    Et puis, ma foi oui, Monsieur le curé tomba, avec le bon dieu, le nez dans les ronces !

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    * La traduction du patois bressan au français n'est pas garantie absolument correcte.C'est une version élaborée d'après de maigres compétences personnelles. Toute correction, tout ajustement, sera le bienvenu


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